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show must go on

Publié le par Anne R

show must go on

David Ogilvie et Jim Larson, comédiens et amis de longue date, forment un duo comique à succès depuis les années soixante, dans la tradition de Dean Martin & Jerry Lewis. Chaque été, David grimpe dans son Alpha et quitte sa maison de Sonoma Mountain, non loin de San Francisco, pour s’en aller rejoindre Jim à Los Angeles le temps de tourner un film puis d’assurer le spectacle à Las Vegas. Chaque année, la même folie du showbiz les attend, les mêmes pressions, le trac maladif de David qui songe à tirer sa révérence, les frasques de Jim, qui confinent à l’autodestruction ; les mêmes plaisirs partagés aussi, qui momentanément guérissent de tout : les bars, l’extravagance des soirées hollywoodiennes, la drogue, les filles, la magie du public… la célébrité dans tous ses états.

Carpenter, qui aura passé douze années de sa vie à pousser les portes des coulisses de Hollywood, embrasse l’extraordinaire histoire d’amitié de ces duettistes et décrit sans moralisme, cynisme ni naïveté les fastes et abîmes de cette Babylone américaine. En dépit des doutes et des fêlures qui habitent ses personnages, une énergie irrésistible émane de ce roman, baigné du soleil radieux de la Californie.

L'avis des Incorrigibles

Anne R

Note sur 5 : * * * * *

J’adore le Hollywood des années 50, le rat pack, la mafia, la dictature des studios, les mythes et légendes, Sinatra, Dino …. et tous les autres. J’adore l’époque où les rôles de gendres parfaits, de comiques de service et de « girls next door » ne sont que mise en scène. Le côté glamour du cinéma ne m’a jamais fait rêvé, je préfère le côté sordide, le côté sombre.

Alors quand je suis tombée sur ce roman je me suis dit qu’il était fait pour moi. J’avais adoré Promo 49 avec sa description d’une jeunesse désabusée et sans espoir, alors il n’y avait pas de raisons de ne pas apprécier celui-ci.

En lisant ce court roman, on s’aperçoit tout de suite que ce duo d’artiste n’est pas heureux, ils sont tous les deux en pleine remise en question, ils n’ont pas trouvé un sens à leurs vies. Ils sont enfermés dans une sorte de routine, remplie de doutes : une revue à Vegas, un film, un peu de vacances … et ça recommence. Ils ne sont pas dupes du rôle qu’ils jouent dans le milieu du divertissement et ils l’acceptent tels des professionnels.

Et pourtant…. Je ne peux pas dire que je n’ai pas aimé, mais je ne peux pas dire que j’ai été emballée. Je m’attendais à un peu plus « d’action », à un peu plus de critiques, et surtout beaucoup plus de cynisme. L’écriture est belle, le déroulement de l’histoire entre présent et passé rythme plutôt bien le récit. Les personnages sont tous attachants à leurs manières mais à mon goût il manque un petit je ne sais quoi de piquant.

Malgré cette légère déception, Don Carpenter reste un auteur que j’apprécie pour son côté blasé de la vie et son côté pessimiste. Il me reste à lire son chef d’œuvre, Sale temps pour les braves, affaire à suivre…

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