Comment j’ai rencontré les poissons – Ota PAVEL
L'avis des Incorrigibles
Note sur 5 : * * * * *
Ota PAVEL se réfugie dans son enfance pour échapper à la grave dépression qui l’étreint, après avoir été insulté. Son frère Hugo a raconté ce qui s’était passé : « En 1964, Ota était reporter sportif. À Innsbruck, il y a eu un cafouillage et l’équipe tchèque de hockey sur glace a terminé avec la médaille de bronze. Ota a rejoint les joueurs dans les vestiaires et quand il a dit que la troisième place, ce n’était pas si mal, un des joueurs a hurlé “Toi, le Juif, va te faire gazer !” Cela a vraiment touché Ota, qui a commencé à voir Hitler, Eichmann et Kaltenbrunner. Les horreurs de son enfance sont remontées à la surface. Ota a quitté les vestiaires et il a eu sa première attaque. Parti dans les collines, il a mis le feu à une grange en sauvant tous les animaux. Les Autrichiens l’ont trouvé et l’ont transporté dans un établissement psychiatrique. »
Jusqu’à sa mort par crise cardiaque, neuf ans plus tard, le 31 mars 1973, Ota Pavel sera hospitalisé seize fois pour sa dépression.
Lors de ses hospitalisations, de manière joyeuse et humoristique, il se met à écrire, il raconte son enfance, son amour pour ses parents, notamment son père qui était, dans un premier temps, commercial. Et surtout les parties joyeuses de pêche, les étangs, les rivières, les poissons. Il y trouvera un exutoire.
Ota PAVEL évoque, en filigrane, les bouleversements dû à l’époque, la guerre, le nazisme, les camps où seront internés dans un premier temps, ses deux frères et ensuite son père, la faim, la peur, la survie.
Un très beau témoignage où la haine est écartée.
Un petit mot pour saluer la maison d’édition « do » qui s’est spécialisée dans la traduction d’œuvres étrangères et que je découvre à travers ce livre.